Instant poétique
Article sans titre
L’autre versant
Soupir du premier matin d’hiver
Dans la brume se penche le souffle
Fragile expire de l’enfant blessé
Murmure et pénombre d’ici-bas.
Il fut un temps de fibres et de chair
Nichées en creux, mélodie secrète
Créée de vapeur, de dentelles et de pleurs.
Je respire, je respire malgré tout
Ma présence au monde.
Ainsi se forment les êtres de cristal
Semés de souffle et d’absence
Ils cherchent leur place parmi les violents
Les êtres de chair et de sang.
Ainsi se déplacent les vaincus de la terre
Invisibles feuilles de trembles au vent
Elision du terme qui s’invite à la danse
Excuse de la trace laissée derrière soi.
Sont-ils beaux, sont-ils laids, sont-ils frêles,
Les êtres de buée de chair ?
Ils avancent dans le temps des autres
Je respire, je respire malgré tout
Ma présence au monde.
Et les pas incertains tracent le sillon
De sable, étonnement ému de l’instant
En-deçà du temps, au-delà des formes
Principe initial de la terre qui gémit.
Vibrations éphémères sorties du néant.
Ils sont les premiers de la lignée humaine
L’ébauche du créé aux confins des océans
Le fin sourire dans l’épaisseur des formes,
L’humble frémissement des larmes.
Ils sont les jalousés des puissants
Les pauvres nantis du présent.
Je respire, je respire malgré tout
Ma présence au monde.
20 avril 2017 Texte protégé @Copyright